Guerre en Ukraine : Les enjeux géostratégiques de la centrale de Zaporijjia Cette centrale nucléaire, après plusieurs mois de combats acharnés, est aujourd’hui, l’objet d’une âpre convoitise entre la Russie et l’Ukraine.

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En effet, l’Ukraine cherche sa reprise sous son contrôle, pour réaliser son objectif de se doter d’une arme nucléaire pour faire face à la Russie.
L’Ukraine avait déjà, avant le début de la guerre, dévoilé son ambition de s’en doter, en renonçant publiquement, avec la complicité des Etats Unis et de la France, au « traité de non-prolifération des armes nucléaires », alors que ces deux puissances pèsent de tous leurs poids politiques et économiques pour empêcher l’Iran de s’en équiper, et obliger la Corée du Nord de s’en défaire, et de renoncer, à jamais, de s’en rééquiper !
C’est cette ambition déclarée de l’Ukraine qui aurait précipité l’entrée en guerre de la Russie contre elle, en prétendant chercher à contrer son entrée à l’OTAN qui serait, pour elle, l’ aboutissement de son encerclement par les puissances occidentales, notamment, l’UE et les Etats Unis !
Ces deux puissances occidentales et l’Angleterre savent que l’Ukraine, dotée d’armes nucléaires, n’est pas une menace pour elles, mais bien pour la Russie, dont l’endiguement, par un cercle de feu, pourrait l’amener à se soumettre à leur volonté de puissance !
Effectivement, la guerre contre l’Ukraine, déclenchée par la Russie, a été l’occasion pour les puissances occidentales de mieux rapprocher l’OTAN aux frontières Nord de la Russie, grâce aux nouvelles adhésions de pays nordiques qui ont renoncé à leur « statut de neutralité » pour adhérer à l’OTAN !
Ainsi, paradoxalement ce que la Russie voulait éviter par son intervention militaire en Ukraine s’est, en fait, produit au Nord de ses frontières!
Donc, il ne reste à ces puissances occidentales, que l’Ukraine, pour parachever leur objectif de soumission de la Russie, et affaiblir, ainsi, l’avènement « d’un monde multipolaire » qui menace leur hégémonie
C’est cela, qu’elles espèrent obtenir en appuyant puissamment l’Ukraine, sous toutes les formes, dans sa confrontation actuelle avec la Russie, dont l’issue, pour elles, malgré la détresse de leurs populations, et les contrecoups, sur leurs Économies, qu’ occasionnent les sanctions économiques et financières qu’elles ont prises pour ruiner l’ « économie de guerre », de la Russie , qui est désignée, pour la circonstance, comme l’ agresseur, à abattre, d’un peuple souverain !
Dans cette sale guerre, la Russie a rapidement compris qu’elle ne pouvait pas la gagner militairement, avec des moyens conventionnels de la guerre, et a, donc, décidé de manœuvrer vers l’Est pour parvenir à prendre sous son contrôle la Centrale nucléaire, afin d’empêcher l’Ukraine de se donner les moyens de fabriquer des armes nucléaires !
L’Ukraine et ses alliés occidentaux ont compris trop tard, l’objectif de ce soudain changement de stratégie de redéploiement de son intervention militaire massive à l’intérieur de l’Ukraine, qui est, en fait, l’occupation de cette Centrale la plus grande d’Europe, pour couper l’herbe sous les ambitions nucléaires de ce pays !
D’où les revendications actuelles de l’Ukraine appuyées par ses alliés occidentaux, de « retrait des soldats Russes de la Centrale » qu’ils sont parvenu à occuper.
C’est, aussi, le sens de la revendication Ukrainienne de faire de cette Centrale, ’une « zone militairement neutre », ce qui lui permettrait de la réoccuper civilement ,pour y fabriquer clandestinement, avec le concours de ses alliés occidentaux, des armes nucléaires à pointer vers la Russie !
Le droit souverain de l’Ukraine à adhérer à l’OTAN, est, ainsi rangé aux oubliettes !
La Russie a parfaitement compris les enjeux de ces exigences et de l’instrumentalisation à cet effet, de » l’Agence internationale de contrôle » des centrales nucléaires pour leur sûreté ( l’AIE) !
Mais, quel que soit la rhétorique à laquelle cette Agence onusienne aurait recours, pour faire pression sur la Russie, pour qu’elle retire ses troupes de la Centrale, ce serait peine perdue, puisqu’il y va de la sécurité stratégique de la Russie contre laquelle l’étau de l’OTAN s’est déjà resserré au Nord de ses frontières !
Plus que jamais le monde est au bord d’un conflit nucléaire !
En effet, la Russie, pour son indépendance et sa sécurité, ne peut ni se retirer de la Centrale, ni desserrer l’étau qu’elle a placé autour de celle-ci en occupant le DONBASS, tandis que, l’Ukraine et ses alliés occidentaux ne peuvent pas, au risque de ne pas atteindre leur objectif stratégique, aller à la Paix sans cette concession qui serait suicidaire et mortelle pour la Russie !
Donc, seuls peuvent mettre fin à cette sale guerre, les peuples des pays occidentaux qui supportent, dramatiquement, le poids de cette guerre géostratégique qui n’est pas la leur, étant donné qu’ils ne sont nullement menacés par la Russie, qui ne lutte que pour son indépendance et sa sécurité, qu’elle juge indissociable avec la sécurité de ses voisins européens, d’où sa demande, plusieurs fois ré itérée, de « négociation globale pour une sécurité collective pour tous ! Ce que les pays de l’OTAN, et au premier chef, les Etats Unis, la France et la Grand Bretagne n’ont jamais voulu, tout en poussant encore, plus loin, l’OTAN aux frontières Nord de la Russie !
Ces puissances occidentales cherchent de cette manière, et au prix de risque de « guerre nucléaire, à maintenir leur monde unipolaire libéral qui s’effondre sous leurs pieds, depuis la pandémie de Covid- 19 en mars 2021 !
Ce « monde unipolaire » est doublement menacé par la Russie et la Chine qui sont au centre de l’avènement d’un « monde multipolaire » sur les cendres du « monde unipolaire » que les puissances occidentales défendent , bec et ongle, par tous les moyens !
Dans cette bataille géostratégique, le Sénégal, comme toute l’Afrique, a opté clairement pour un monde « multipolaire » pour être en mesure de diversifier leur coopération internationale, qui est le gage du recouvrement de leur souveraineté internationale

Ibrahima SENE PIT-SENEGAL
Dakar le 6 septembre 2022

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