Pénurie de carburant en France: grève reconduite sur les cinq sites de TotalEnergies

La grève avait d’ores et déjà été prolongée jusqu’à mardi et mercredi dans les raffineries de Normandie et de Donges tandis que “le mouvement a été reconduit dans les trois établissements” de la Mède (Bouches-du-Rhône), Feyzin (Rhône) et de Flandres (Nord), a ajouté M. Sellini sans plus de précisions.
“Régler la situation sociale le plus rapidement possible”
« Le président a donné un cap qui est le milieu de la semaine prochaine, on y travaille », a assuré Clément Beaune lors d’une visite au Plessis-Pâté (Essonne) chez Transports Premat, plus gros transporteur de produits pétroliers en Ile-de-France.
« Il y a une mobilisation exemplaire qui va devoir se poursuivre dans les jours qui viennent », a ajouté le ministre, en remerciant les salariés du secteur. « Il faut arriver à régler la situation sociale le plus rapidement possible » dans les raffineries et dépôts en grève, a-t-il insisté, ajoutant qu’il y aurait ensuite, une fois que le travail aura repris, « quelques jours de délais inévitables pour remettre en place les chaînes d’approvisionnement ».
Transports Premat livre habituellement entre 250 et 300 stations-essence par jour en Ile-de-France et dans les départements limitrophes. « Je pense qu’on en a pour deux semaines à revenir à une situation normale », a assuré une opératrice chargée des plannings lors de la visite ministérielle.
Les conducteurs effectuent actuellement environ quatre tournées par jour avec des amplitudes horaires allant de 11 à 14 heures consécutives pour assurer l’approvisionnement des stations, rendues difficiles d’accès par les files d’automobilistes longues parfois de plusieurs kilomètres.
Jeudi dernier, Clément Beaune a pris un arrêté pour autoriser exceptionnellement les camion-citernes à circuler le dimanche et en soirée. « On n’a pas voulu toucher au temps de repos pour ne pas casser l’équilibre entre mobilisation et règles sociales, je sais qu’on vous demande beaucoup », a-t-il tenu à préciser.
« Dans les stations, c’est la folie, dès qu’on arrive on se fait assaillir », ont témoigné plusieurs conducteurs auprès du ministre. « On livre un camion et le soir-même, la station est à sec », a décrit le patron de la société, Philippe Prémat. Les automobilistes, grâce à des applications comme Waze, sont tenus informés quasiment en direct du réapprovisionnement des stations et se ruent dessus lorsque celles-ci viennent d’être servies, a-t-il expliqué.
Clément Beaune a également souhaité défendre l’action du gouvernement, critiqué pour son manque d’anticipation. « C’est toujours facile de refaire l’épisode d’avant quand on a vu les trois suivants », a-t-il rappelé.
« Si un membre du gouvernement avait parlé de pénurie à un moment – vendredi dernier – où il y avait 10% des stations-services qui étaient en difficulté, on aurait créé des phénomènes de ruée », a justifié le ministre. « On est montés à un niveau – de stations touchées – beaucoup plus élevé dans le week-end et à chaque étape, je crois qu’on a pris des mesures », a souligné Clément Beaune.