Pénurie de carburant en France: grève reconduite sur les cinq sites de TotalEnergies

La grève dans les raffineries françaises de TotalEnergies a été reconduite sur les cinq sites, a indiqué samedi matin à l’AFP le coordinateur CGT pour le groupe, Eric Sellini.
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La grève avait d’ores et déjà été prolongée jusqu’à mardi et mercredi dans les raffineries de Normandie et de Donges tandis que “le mouvement a été reconduit dans les trois établissements” de la Mède (Bouches-du-Rhône), Feyzin (Rhône) et de Flandres (Nord), a ajouté M. Sellini sans plus de précisions.

“Régler la situation sociale le plus rapidement possible”

« Le président a donné un cap qui est le milieu de la semaine prochaine, on y travaille », a assuré Clément Beaune lors d’une visite au Plessis-Pâté (Essonne) chez Transports Premat, plus gros transporteur de produits pétroliers en Ile-de-France.

« Il y a une mobilisation exemplaire qui va devoir se poursuivre dans les jours qui viennent », a ajouté le ministre, en remerciant les salariés du secteur. « Il faut arriver à régler la situation sociale le plus rapidement possible » dans les raffineries et dépôts en grève, a-t-il insisté, ajoutant qu’il y aurait ensuite, une fois que le travail aura repris, « quelques jours de délais inévitables pour remettre en place les chaînes d’approvisionnement ».

Transports Premat livre habituellement entre 250 et 300 stations-essence par jour en Ile-de-France et dans les départements limitrophes. « Je pense qu’on en a pour deux semaines à revenir à une situation normale », a assuré une opératrice chargée des plannings lors de la visite ministérielle.

Les conducteurs effectuent actuellement environ quatre tournées par jour avec des amplitudes horaires allant de 11 à 14 heures consécutives pour assurer l’approvisionnement des stations, rendues difficiles d’accès par les files d’automobilistes longues parfois de plusieurs kilomètres.

Jeudi dernier, Clément Beaune a pris un arrêté pour autoriser exceptionnellement les camion-citernes à circuler le dimanche et en soirée. « On n’a pas voulu toucher au temps de repos pour ne pas casser l’équilibre entre mobilisation et règles sociales, je sais qu’on vous demande beaucoup », a-t-il tenu à préciser.

« Dans les stations, c’est la folie, dès qu’on arrive on se fait assaillir », ont témoigné plusieurs conducteurs auprès du ministre. « On livre un camion et le soir-même, la station est à sec », a décrit le patron de la société, Philippe Prémat. Les automobilistes, grâce à des applications comme Waze, sont tenus informés quasiment en direct du réapprovisionnement des stations et se ruent dessus lorsque celles-ci viennent d’être servies, a-t-il expliqué.

Clément Beaune a également souhaité défendre l’action du gouvernement, critiqué pour son manque d’anticipation. « C’est toujours facile de refaire l’épisode d’avant quand on a vu les trois suivants », a-t-il rappelé.
« Si un membre du gouvernement avait parlé de pénurie à un moment – vendredi dernier – où il y avait 10% des stations-services qui étaient en difficulté, on aurait créé des phénomènes de ruée », a justifié le ministre. « On est montés à un niveau – de stations touchées – beaucoup plus élevé dans le week-end et à chaque étape, je crois qu’on a pris des mesures », a souligné Clément Beaune.

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